Origines Le cane corso est un dogue du sud de l'Italie et plus particulièrement du sud-est qui est la région des Pouilles. C'est un chien de ferme aux multiples fonctions, garde, conduite de bétail, chasse et en des temps plus éloignés le combat. La race a été reconnue 14ème race italienne et n'est plus en voie de disparition. Son proche cousin est un autre dogue italien : le mâtin de Naples. Au milieu du 20ème siècle, à la reconnaissance du mâtin napolitain, son autre nom était aussi cane corso.
Travail de récupération [modifier]
article paru dans "New Molosses" (revu et augmenté, avec l'aimable autorisation de son auteur Williams GUITTON )
Le 22 mai 1996 à Arese (Italie) devant un parterre de juges et de hauts responsables de la F.C.I. notamment son président Dr Hans Mueller, la S.A.C.C. et l'E.N.C.I. présentaient 14 exemplaires de cane corso afin d'avoir la reconnaissance de la race au niveau international. Le 12 novembre 1996, la F.C.I. reconnaissait le cane corso. Pour l'histoire ces chiens étaient :
- QUARON, ANITA et DRUPA de l'élevage DEL DYRIUM à M. Vito INDIVERI, - GRISO et ALTEREGO de l'élevage DEL MURGESE appartenant à M. DI LEO, - RIBALDO (LOGAN) de la CASA PAOLETTI appartenant M. Claudio Marzorati et produit par M. Paoletti, - SIMON produit par C. Toselli et appartenant à Mme Simona TANZARELLA, - ARGO DELL' ANTICO CERBERUS produit par M. Malavasi et appartenant A. Bertin, - SARA, SILVER, KARL, CIRCE et DAGO de l'élevage DELL' ANTICO CERBERUS, - BORIS appartenant à M. Carosio.
Cette présentation faisait suite à un long travail de récupération entamé dans les années 70 d'après l'observation dans les années 50 dans les Pouilles par le Pr. Giovani Bonatti "...d'un chien molossoïde à poils courts différent du mâtin de Naples, semblable au bullmastiff, ressemblant au chien de Maillorque..."
D'après cette observation et à l'initiative du Pr Antonio Morsiani et du Pr. Francesco Ballotta qui lui même en avait vu en 1972, le travail de récupération de la race commençait et à travers ça, un travail de protection du patrimoine Italien. Vinrent se joindre très rapidement d'autres personnes intéressées par ce projet dont le Dr Paolo Breber qui fît les premières portées au milieu des années 70, Stefano Gandolfi jeune étudiant de 16 ans, les frères Malavasi éleveurs de berger allemand qui fournirent les installations au sein de leur élevage, Giantonio Sereni, Pr. Fernando Casolino. Entre fin 1979 et janvier 1980 sont transférés à Mantoue trois sujets : Tipsi, Brina et Dauno qui donneront vie dans l'année à 18 chiots dont Basir, Bulan, Babak, Aliot, véritables piliers du programme de récupération de la race, sous la direction du Docteur Giovanni Bonatti et du Docteur Giovanni Ventura, vétérinaire, juge ENCI et éleveur.
Au tout début des années 80, il fut décidé de confier à des passionnés certains chiots nés d’accouplements programmés et dans le même temps s’intensifièrent les recherches de nouveaux lignages sanguins dans le Sud de l’Italie.
Dans le même temps, lors d'une rencontre de passionnés et en la présence de 12 chiens, le Docteur G.Ventura fît les premiers relevés cynométriques qui mirent en évidence dans la quasi totalité des sujets étudiés, un léger prognathisme, des axes cranio-faciaux légèrement convergents, des yeux en position subfrontale, une absence de surplus de peau et de bavement, un poids moyen de 47 kilos pour les mâles et de 38 pour les femelles pour une hauteur de 68cm pour les mâles et de 64cm pour les femelles, des couleurs de robes noires tigrées, fauves claires et grises. Le même jour, (16/10/83) les personnes présentes à cette rencontre décidèrent de se réunir dans une association en constituant un club de race appelé S.A.C.C. (Societa' Amatori Cane Corso), dans le but d’augmenter et de valoriser la race, de potentialiser la sélection et l’élevage et d’en obtenir la reconnaissance. Le règlement rigide qui fut approuvé prévoyait un contrôle méticuleux de la part du conseil de direction et du comité technique sur chaque accouplement et sur les attributions effectuées. Les sujets étaient distribués gratuitement avec l’engagement d’en suivre la croissance, de les entretenir, de mettre à disposition les mâles ou de signaler les chaleurs des femelles, de les assister en couche et de prendre soin des chiots qui étaient nés. Il fut établi que les passionnés pourraient obtenir en garde un exemplaire de cane corso, à l’âge de trois mois, vacciné avec les oreilles et la queue coupées, en s’inscrivant à la SACC pour une contribution de seulement 100 000 lires.
- Il faut souligner qu'aucun de ces acteurs n'a été amenés à faire du profit avec ces chiens durant cette phase de développement.
- Parmi ceux-ci, voici les associés et les fondateurs : Michèle Angiolillo, Nardino Anselmi, Donatella Baldassari, Giovanni Bonatti, Corrado Montavalli, Stefano Gandolfi, Giancarlo Malavasi, Luciano Malavasi, Giovanni Mauro, Giancarlo Monfardini, Seggio Nardi, Vittori Suffritti, Gianantonio Sereni, Alberto Tellini, Giovanni Ventura.
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Au milieu des années 80, il fut nécessaire de pouvoir comparer la typicité des sujets issus de ce travail avec les chiens rustiques existant dans le sud. Etant encore très rural, le cane corso a pu garder sa place dans ces régions à la différence du nord de l'Italie beaucoup plus industrialisé.
- Il existait de sensibles différences entres les sujets suivant la famille à qui ils appartenaient et l'utilisation que l'on en faisait : chasse, garde, bouvier,... La première difficulté qui est apparu, était de trouver des sujets purs et non croisés avec d'autres races (mâtin des abruzzes par exemple). L'idée des paysans/éleveurs n'étaient pas de croiser les chiens avec tout ce qu'ils trouvaient, mais de "calibrer" le chien à leurs besoins. Ceux, qui les utilisaient au contact des vaches avaient, semble-t'il, besoin que le chien soit prognathe, d'autres pour la chasse et selon le terrain avaient besoin de chiens plus grands, les camelots les utilisaient pour garder leurs charrettes... Les croisements avec d'autres races étaient plus localisés dans les lieux où le combat de chiens existaient et comme partout l'objectif était d'avoir un chien le plus fort possible.
Parfois on peut observer dans des nichées des éléments récessifs d'autres races, c'est très rare. Mais soyons clair, l'objectif premier de la S.A.C.C. et des pionniers de la reconnaissance de la race était de travailler avec des chiens "purs" afin de sauvegarder le patrimoine Italien qu'est ce chien.
Avec la nécessité de comparer les différents sujets en vue de l'élaboration d'un standard, il y avait également parallèlement la nécessité de rassembler le plus d'informations possible pour prouver la dimension historique et le rôle joué par le cane corso dans le sud de l'Italie. Ce fut fait grâce à différents voyages dans les campagnes du sud de Messieurs Stefano Gandolfi, Flavio Bruno et Fernando Casolino (originaire du sud et qui parlait les patois locaux),...et surtout grâce aux personnes présentes dans ces régions qui prenaient des photos, indiquaient où se trouvaient un bon nombre de sujets ou qui sensibilisaient les paysans au travail de récupération en leur demandant de faire naître des chiots et d'être présents lors de rassemblements organisés par la S.A.C.C. où le Pr Morsiani pouvait continuer son travail de mesures. Ce travail fût en grande partie fait par Giovanni Tumminelli pour la Sicile, Paolo Breber et Vito Indiveri dans tout le sud.
M. Giovanni Tumminelli connu pour ses recherches sur les races insulaires Siciliennes et Italiennes, apporta beaucoup de preuves concrètes aidant à la reconnaissance du cane corso comme race à part entière et différente des autres chiens Italiens, notamment du Mâtin Napolitain. M. Tumminelli fournit toute la documentation historique et iconographique de l'utilisation du cane corso ainsi que beaucoup de photos. Avec Vito Indiveri ils organisèrent les deux premières régionales S.A.C.C. des délégations Siciliennes et des Pouilles dont ils étaient les délégués régionaux.
Paolo Breber est le premier éleveur contemporain du cane corso. C'est un biologiste connu pour ses recherches sur le mâtin des Abruzzes puis, à la suite d'une conversation avec le prof. Giovanni Bonatti Nizzo, au sujet d'un molosse des Pouilles. Il commençait les recherches et en trouva trace en 1974. Il acheta une femelle originaire de Foggia (Mirak) et commença un travail de sauvegarde. En effet au tout début des années 70, il fît les premiers mariages en vue de la récupération et de la sauvegarde de la race. De son premier mariage entre Aliot et Mirak naquît Dauno père de Basir. Conscient que la rédaction d'un standard oblige à trancher et à faire des choix, il prit peu à peu ses distances d'avec le club n'étant pas d'accord avec ceux-ci, notamment sur la question du prognathisme comme caractéristique ethnique de la race.
Vito Indiveri fait partie de ces gens responsables de la récupération de la race à qui l'on doit réserver une place d'honneur. Il est très connu des aficionados, moins du grand public alors qu'outre son travail de renseignement dû à sa profession de représentant de commerce, les chiens de son affixe DEL DYRIUM restent plus que jamais un exemple et admirés de tous.
Vito Indiveri descend d'une famille où le Cane Corso était un auxiliaire de travail. En effet ils étaient charretiers et commerçants de chevaux. Mais avec la modernisation des méthodes de travail dans le monde rural, ces métiers tendaient soit à évoluer ou à disparaître, avec cette disparition, celle du cane corso. C'est avec le souvenir des chiens de son enfance qu'il entra en contact avec le Pr. Morsiani pour lui parler de cette race qu'il avait redécouvert à la toute fin des années 70. Le Pr Morsiani lui indiqua que dans le nord de l'Italie un groupe de passionnés s'affairait à la récupération et à la reconnaissance de cette race et qu'un travail avait commencé, Vito pris contact avec eux sans perdre de temps. Il fut charger de recenser les différents sujets en les photographiant, de relever les adresses où les chiens se trouvaient, de répertorier ceux-ci par groupement de sang suivant les familles à qui ils appartenaient, d'organiser des meetings de sujets rustiques, bref de dynamiser et susciter l'enthousiasme des propriétaires pour qui la cynophilie ne voulait rien dire.
De là, a découlé son envie de faire plus et il commença ce qu'il appelle encore son petit élevage amateur avec toujours cette volonté de faire connaître la race au plus grand nombre. A la cessation de son activité d'éleveur à la fin des années 90, le "partage" de ses chiens a permis à différents élevages de continuer à occuper les premiers rangs comme l'élevage Della Porta Di Pinta de Marianno Di Chicco, de la Valle Dei lord de Luigi Di Rienzo, Degli Elmi de Patrizia Colosimo pour ne citer qu'eux car ils ont repris directement les chiens avec lesquels Vito travaillait.
Williams Guitton, éleveur Français sous l'affixe "de la Guittonnie" travaillant régulièrement avec l'élevage Degli Elmi, s'inscrit dans cette continuité du travail avec un beau palmarès à son actif, (à titre personnel ou à travers ses collaborations sont nés un jeune champion du monde, plusieurs champions de France, plusieurs champions du Luxembourg, de jeunes espoirs Européens, une jeune championne d'Italie et championne d'Italie, du meilleur junior S.A.C.C. 2005) regrette que l'on ne se penche pas plus sur cette dimension historique récente qui suffit très largement à informer le nouvel éleveur ou les clubs de race hors Italie (ayant commencé après 1996) sur le travail effectué. Une meilleure connaissance de son passé permet de mieux appréhender son futur. La race n'étant pas née en 1996 comme semble le penser beaucoup de personnes.
Comme on peut le constater la reconnaissance fût malgré tout assez rapide bien que pénible et compliquée et presque trop tardive. Jusqu'à la fin des années 80 aucune notion de commerce et d'argent n'a dominé la motivation de ces pionniers. Preuve en est, qu'à part l'élevage Dell' Antico Cerberus qui légitimement à continué, aucun de ces acteurs n'a eu d'activités commerciales avec cette race. Comme le souligne Williams Guitton : A la fin des années 80 l'engouement se généralisa et des éleveurs improvisés ou non, en tout cas en dehors du programme de la S.A.C.C. commercialisèrent des chiens, notamment vers les U.S.A. où l'hétérogénéité est flagrante et même jusqu'à ne plus ressembler du tout à du cane corso. Le monde étant un "marché" potentiellement plus "juteux" que l'Italie seule, certaines anciennes figures de la S.A.C.C. allèrent jusqu'à rédiger un nouveau standard tendant à discréditer le travail accompli pour servir au mieux leurs intérêts.
A la question de l'hétérogénéité de la race, Williams Guitton répond que nul être n'est parfait mais que dans un premier temps deux choses ont contribué à cet état de fait.
Partant du postulat que la rédaction d'un standard nécessite à faire un choix et à trancher, incluant et excluant des sujets sur les critères choisis.
L'explosion commerciale de la race qui n'avait pas de "stock" suffisamment grand pour fournir en bons chiens ce qui donna presque une situation où tout chien devînt un reproducteur en puissance et l'impossibilité de contrôler la traçabilité des souches hors du programme de la S.A.C.C. En s'informant il est assez facile d'éviter quelques erreurs de choix.
Caractère et comportement
Le cane corso n'est pas concerné par les lois de 1999 sur les chiens dits dangereux et est assez facile de dressage et d'éducation. C'est une race européenne et de ce fait adaptée à nos modes de vie. C'est un chien dominant mais non chamailleur avec ses congénères. Historiquement et traditionnellement, cette race vivait avec différents animaux de la ferme et les paysans n'avaient nullement besoin d'un chien qu'il faille surveiller tout le temps, bien au contraire, c'est au cane corso de surveiller que tout se passe bien. Il ne remet pas l'autorité de son maître en cause et est assez souple de caractère avec un seuil de tolérance assez élevé, ce qui est non négligeable dans un cadre familial. Avec tout ça c'est un chien vraiment sympa, sûr, équilibré, facile à vivre, un compagnon fantastique dont on tombe amoureux à la seconde pour sa profonde gentillesse et sa bonhomie. De par sa construction, il a un potentiel physique assez large ce qui le rend assez sportif.